Deux événements importants précédant la prise de la Mecque

 

Premier événement:

L'islamisation de 'Abbas Ibn Mirdas.

Le père d’Abbas Ibn Mirdas adorait une idole appelée Damar. Il dit un jour à son fils: «Adore Damar car il pourrait t'être bénéfique ou te nuire». 'Abbas se trouvait près de Damar quand il entendit une voix jaillir de l'idole et dire:

« Dis aux tribus de Soulaym. "A mort Damar et vivent les gens de la mosquée.Est dans la Bonne voie celui qui a hérité la prophétie et la Bonne Direction après le fils de Maryam. A mort Damar et croyez en le Prophète Mouhammad Salla-LlâHou alayhi wa salam. 'Abbas démolit Damar, suivit le Prophète  Salla-LlâHou alayhi wa salam et se convertit.»

 

Deuxième événement.

Khaled démolit Al'Uzza.

Vers la fin de Ramadan, le Messager d'AllâH, toujours à la Mecque, envoya Khaled Ibn Walid aux fins de démolir Al 'Uzza. Cette idole était en fait une maison à Nakhla, entre la Mecque et Ta'if, glorifiée par Qoraïch, Kinana et Moudar. Lorsque le gardien d'Al 'Uzza sut que Khaled venait pour la détruire, il accrocha une épée à l'idole. Quand Khaled arriva, le gardien exhorta l'idole en disant:

- «'Uzza, montre-lui quelques-unes de tes colères».

On ne vit qu'une femme noire complètement nue sortir en poussant des cris. Khaled lui assigna un coup mortel, démolit l'idole et sa maison. Il rapporta ensuite l'histoire au Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam qu'AllâH le bénisse et le salue, qui dit:

-«Cette 'Uzza n'est pas à adorer».

-Amr Ibn Al- As démolit Soua à Hazil; son gardien se convertit aussitôt. Sad Ibn Zayd Achhali détruisit Manar à Mouchallal.

 

 

Troisième événement.

L'expédition contre les Hawazin

Le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam qu'AllâH le bénisse et le salue, se trouvait encore à la Mecque après l'avoir prise quand on lui rapporta que la tribu des Hawazin n'apprécie point la prise de la Mecque. Les hommes se s'étaient rassemblés sous le commandement de Maleq Ibn Awf Nasri de Bani Nasr Ibn Mou'awiya Ibn Bakr. Ils craignaient que le Messager d'AllâH, Salla-LlâHou alayhi wa salam qu'AllâH le bénisse et le salue, ne les attaque et décidèrent de réagir. Rien ne l'empêche de nous attaquer; alors pourquoi ne pas le devancer et l'assaillir. Ce projet rallia les Thaquif sous la direction de Kareb Ibn Aswad Ibn Mas'oud et Zoul Khimar Soubay'Ibn Hareth ainsi que son frère Al-Ahmar Ibn Hareth, chef de Bani Malek; Nasr, Jacham et Sa'd Ibn Bakr étaient les seuls représentants de Quays Ilane. Il y avait également quelques-uns de Bani Hilal mais Ka'b et Kilab ne prirent pas part aux projets.

Un sage conseil réfuté.

Lorsque Malek Ibn 'Awf décida de faire la guerre au Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue, et rassembla les combattants ainsi que leurs femmes, enfants et biens. Arrivés à Awtas, Dourayd Ibn Sinna, un vieillard doué de sagesse, leur demanda:

-«Dans quelle vallée vous vous trouvez?».

-«A Awtas», répondirent-ils.

- «Comment arrive-t-il que je suis en train d'entendre le mugissement des chameaux, le braiment des ânes le beuglement des moutons et les pleurs des enfants?»

- «C'est Malek qui a donné l'ordre d'emmener ceux-ci avec nous», fut la réponse.

Il s'adressa alors à Malek:

- «Qu'est-ce qui t'a poussé à agir ainsi?»

- «Je voulais que chaque homme défende ses femmes et enfants ainsi que ses biens», révéla Malek.

- «Mais qu'est-ce qui peut retenir l'homme vaincu? Si tu remportes la victoire, seul un homme armé t'aidera et si tu es vaincu, tu seras frappé dans ta famille et tes biens. Mais dis-moi, comment les Kab et les Kilab ont-ils réagi?

- «Ils ont décidé de ne pas participer à la guerre», répondit-il.

- «Si cette guerre devait apporter grandeur et gloire, Kab et Kilab y auraient participé. J'aurai préféré que vous fassiez de même».

Il conseilla alors à Malek: «Amène tes contribules et place-les dans les plus hauts endroits de ton pays, puis mets ceux qui ne sont pas tes coreligionnaires, c.à.d les musulmans, sur les dos des chevaux. Si tu emportes la victoire ceux qui sont restés en arrière te joindront, mais si tu étais vaincu, tu aurais ainsi sauvé familles et biens». Et Malek de répondre: «Par AllâH, je ne ferai plus une chose pareille. Toi, tu as vieilli et acquis tant de savoirs. O gens de Hawazen ! Obéissez-moi, sinon je m'appuyerai sur mon sabre jusqu'à ce qu'il sorte de mon dos». Ainsi il n'a pas accepté la proposition de Douraid. Puis Malek s'adressa à ses contribules: «O hommes! Lorsque vous voyez les musulmans, détruisez les fourreaux de vos sabres et élancez-vous contre eux comme un seul homme».

Des espions qui voient les anges:

Malek envoya ses espions pour lui rapporter les nouvelles des ennemis. Ils retournèrent tremblant, dans un état démentiel.

- «Qu'avez-vous?» demanda Malek.

- «Nous vîmes des hommes blancs sur des chevaux. A cette vue, nous devînmes dans cet état, répondirent les espions.

Mais rien n'y fait. Ceci ne dévia pas Malek de ses projets visant à combattre le Messager d'AllâH, Salla-LlâHou alayhi wa salam qu'AllâH le bénisse et le salue, et les musulmans. En fait, les hommes que les espions de Malek avaient vus n'étaient autre que les anges désignés par le Seigneur dans le verset suivant:

"II fit descendre des armées invisibles" [Coran IX, 26] C'est-à-dire, les compagnons du Messager d'AllâH ne les avaient pas vus en cours de bataille. La sortie du Messager d'AllâH qu'AllâH le bénisse et le salue, contre les Hawazin. Le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue, avait envoyé 'Abdullah Ibn Abou Hadrad Asiami pour lui rapporter des nouvelles des Hawazin. A son retour, il lui apprit que ceux-ci avaient l'intention de les combattre. Le Messager, .Salla-LlâHou alayhi wa salam qu'AllâH le bénisse et le salue, décida alors de lever une armée et sortir à leur rencontre. Il sut également que Safwane Ibn Oumaya, qui ne s'était pas encore converti, possédait des armes et des boucliers. Il lui emprunta cent cottes de maille et leurs accessoires, nomma 'Otba Ibn Ousayr pour assurer les fonctions gouvernementales de la Mecque et sortit à la tête de douze mille combattants, dont deux milles hommes nouvellement islamisés. Quand ils quittèrent la Mecque, un commentaire jaillit:

- «Cette fois, on n'est pas en petit nombre pour qu'on soit vaincu.

A cela, le Seigneur répondit:

"Le jour de Hunaï n, quand vous étiez fiers de votre grand nombre- celui-ci ne vous a servi à rien" [Coran IX, 25].

Une demande réfutée car provenant des coutumes de la Jahiliya.

Sur le chemin vers Hounayn, l'armée des musulmans passa près d'un grand jujubier vert. Le nouveaux islamisés interpelèrent le Prophète, Salla-LlâHou alayhi wa salam:

-«Messager d'AllâH, désigne-nous un arbre aux grandes feuilles à l'instar de celui des polythéistes qui lui rendent visite une fois par an, y passent un jour et une nuit, y suspendent leur armes et immolent à son pied». Quand le Prophète, Salla-LlâHou alayhi wa salam qu'AllâH le bénisse et le salue, entendit leurs paroles, il leur dit:

- «AllâH est grand, par celui que l'âme de Mouhammad est en sa main, vous demandez une chose que la communauté de Moïse a faite quand elle lui a dit:

"Fais-nous un dieu semblable à leurs dieux», H dit: «Vous êtes un peuple ignorant" [Coran VII, 138].

Ensuit, il ajouta: «Ce sont les traditions, vous allez suivre les traditions de ceux qui vous ont précédés». Il réfuta leur demande sans pour autant les blâmer car leur conversion était encore récente. L'armée poursuivit sa marche Jusqu'à la vaste vallée de Hounayn qu'ils atteignirent avant le lever du jour. Les polythéistes y étaient arrivés avant eux et s'étaient cachés dans les buissons pour leur préparer des embuscades. C'est ainsi que l'ennemi surprit l'armée musulmane: une volée de flèches s'abattit sur les ombattants qui prirent la fuite. La déroute était complète. Le Messager d'AllâH,. qu'AllâH le bénisse et le salue, dévia vers la droite et s'écria:

- «Combattez, venez vers moi, je suis le Messager d'AllâH, je suis Mouhammad Ibn Abdullah», répéta-t-il par trois fois.

Les chameaux s'entremêlèrent. Seul le Messger d'AllâH qu'AllâH le bénisse et le salue, put garder son sang-froid avec une poignée de fidèles Ansars, Emigrés et de sa propre famille demeurée autour de lui:

II y a avait Abou Bakr radiya-LlâHou anhou, Omar radiya-LlâHou anhou, Ali, Al Abbas et son fils Fadl, Abou Soufiane Ibn Al-Hareth, Rabia Ibn Al-Hareth, Ayman fils d'Oum Ayman et Oussama Ibn Zayd. A la tête des Hawazin se trouvait un homme monté sur un chameau roux et portant un étendard noir. Il donnait des coups de lance et élevait le drapeau pour que ses hommes le suivent. 'Ali Ibn Abou Taleb, qu'AllâH l'agrée, le brava et le tua.

La réjouissance des rancuniers.

Lorsque les ennemis de l'Islam surent ce qu'était advenu à Hounayn, ils se réjouirent. Les commentaires fusèrent par-ci et par-là.

- Abou Soufiance dit: «Leur défaite se poursuivra et les repoussera vers la mer».

-Jabla Ibn Hanbal dit: «La magie n'a plus d'effet».

-Safwane Ibn Safwane était encore polythéiste car le Messager lui avait donné un délai pour la réflexion: soit il se convertit, soit il émigre, soit il accepte d'être exécuté.

Il dit à son frère Jabla: - «Tais-toi, malheur à toi, je préfère de loin être sous le commandement d'un homme de Qoraïch que de suivre les ordres d'un Hawazin». Chiba Ibn 'Othmane radiya-LlâHou anhou commenta:

- «Je me suis vengé en ce jour de Mouhammad». Car son père était polythéiste et fut tué à Ouhoud.

Le fils voulut assassiner le Messager mais quand il s'approcha de lui, un voile couvrit son coeur et l'empêcha d'exécuter son projet. Retournons à la bataille de Hounayn, Al 'Abbas se trouvait avec le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue, tenant les rênes de sa mule. Comme il était costaud et à forte voix, le Messager dit:

O Abbas, appele les gens en disant: les gens de l'arbre "allusion au jour de Houdaybia".

O vous les Ansars

Les interpellés accoururent en disant:

-Nous voilà. Nous voilà».

Ils se hâtaient tellement à répondre à l'appel que l'homme n'attendait pas que son chameau baraque, il prenait son arme et sautait en se dirigeant vers la source de l'appel. Cent hommes entourèrent le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam et reçurent l'ordre de braver l'ennemi et le combattre. Il participa lui-même à la bataille en disant:

Je suis le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam et je ne mens point. Je suis le fils de 'Abdel Mouttaleb. Les deux camps adversaires s'entremêlèrent. Le Messager d'AllâH ordonna à sa mule de s'immobiliser. Il prit une poignée de sable et la jeta aux visages des polythéistes qui s'avouèrent aussitôt vaincus. Lorsque les fuyards de l'armée musulmane revinrent, ils trouvèrent les captifs dans le montangnés pris par le Messager d'AllâH. A cet effet, une femme musulmane cita le vers suivant •

Les chevaux d'AllâH vainquirent les chevaux de Lat. Ses chevaux méritent plus la constance. Outre la défaite, les Thaquif et Banou Malek perdirent soixante-dix hommes. Quant aux alliés des Thaquif, ils perdirent deux hommes seulement car ils furent rapides à prendre la fuite et parent ainsi sauver leur peau. Quelques polythéistes se rendirent à Taif accompagnés de leur commandant en chef, Malek; la cavalerie du Messager d'AllâH les suivirent et tuèrent quelques-uns. D'autres polythéistes se trouvaient à Awtas; le Messager d'AllâH, qu'AllâH le bénisse et le salue, leur envoya quelques hommes sous la direction de Abou 'Amer Ach'ari qui fut tué d'une flèche lors de la bataille qui fut déclenchée. Abou Moussa Ach'ari prit la relève et porta l'étendard; il poursuivit le combat jusqu'à la victoire. Les musulmans remportèrent des butins et des captives dont Chaima' Ibnt Al-Hareth Ibn Abdel 'Uzza.

- «Je suis la soeur de lait de votre chef», leur dit-elle.

Mais personne ne l'avait cru; amenée auprès du Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, elle lui répéta:

-«Je suis ta soeur».

- «As-tu une preuve à m'indiquer?» demanda-t-il.

- «Oui, tu m'a mordu dans le dos alors que je te portai à ma taille», avoua-t-elle. Il la reconnut aussitôt et la fit asseoir sur son manteau.

- «Je te donne le choix», lui dit-il «entre rester chez moi honorée, ou rentrer dans ta communauté avec les présents que je t'offrirai». Elle choisit la deuxième alternative et le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam tint parole: il lui accorda des biens et la ramena chez elle avec une escorte dirigée par Boudail Ibn Waraqua' Khouza'i.

Des nouvelles diversifiées:

II y eut au cours de l'expédition de Hawazin des faits divers que nous citerons ci-après:

A- Le comportement d'Oum Soulaim.

Le Prophète .Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue, vit Oum Soulaim Ibnt Malkane qui accompagnait son mari Abou Talha, la taille ceinturée de sa houppelande. Elle était alors enceinte de 'Abdullah Ibn Abou Talha et tenait les rênes du chameau de son époux. De peur que la monture ne l'écrase, elle s'était bien attachée.

«-Oum Soulaï m, que fais-tu?» l'interpela le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam.

«-Par AllâH, O Messager d'AllâH, je suis prête à tuer les fuyards tout comme tu tues ceux qui te combattent car ils méritent la mort».

«-AllâH nous suffit, O Oum Soulaï m, répondit le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam.

Son époux vit qu'elle portait une dague. «-A quoi te sert cette dague, demanda Abou Talha.

«-Je l'ai prise aux fins de m'en servir si un des polythéistes s'approche de moi.»

«-Messager d'AllâH, entends-tu les paroles d'Oum Soulaïm?» demanda le mari.

 

B- L'étrange comportement d’Abou Katada.

Abou Katada rapporte:

Pendant la bataille de Hounayn, je vis un musulman et un polythéiste en train de se battre. Soudain, un autre polythéiste s'avança pour aider son ami contre le musulman. J'accourus et lui tranchai la main d'un coup de sabre. Mais il tenta de m'étrangler de son autre main. Je pus m'en délivrer et le tuai. Préocupé par la bataille qui m'entourai, je ne lui pris pas ses dépouilles. Un homme Mecquois vint et pilla les possessions du mort. A la suite de la bataille, le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam déclara:

«-Celui qui a tué un adversaire prendra ses dépouilles».

J'avançais alors et dis.

«-J'ai effectivement tué un polythéiste mais ne pus mettre la main sur ses dépouilles car occupé par le combat. J'ignore donc qui les pilla».

Un homme Mecquois avoua:

«-C'est vrai, c'est moi-même qui ai pris les dépouilles de ce mort. Donne-lui donc une part de ce que j'ai pris.

Mais Abou Bakr radiya-LlâHou anhou Siddiq intervint et refusa la proposition du Mecquois:

«-Par AllâH, le Seigneur n'acceptera point qu'un de ses lions combat pour répandre sa religion et se voit obligé de partager son dû. Rends-lui les dépouilles du mort».

Et le Prophète .Salla-LlâHou alayhi wa salam d'approuver:

«II a raison, rends-lui ce que tu as pris».

Je récupérai donc mon dû, le vendis et achetai dix palmiers. Ce fut mes premiers biens légaux.

 

C- Un comportement plus étrange.

Rabi' Ibn Rafi poursuivit Douraid Ibn As-Soumma et le rattrapa. Il croyait qu'une femme se trouvait sur la monture. Il fit accroupir le chameau et découvrit un vieillard aveugle que Rabi' ne reconnut pas».

«-Qui es-tu?» lui demanda-t-il.

«-Que me veux-tu?» répondit l'homme.

«-Te tuer,» révéla Rabi.

«-Qui es-tu?» interrogea encore l'aveugle.

«-Je suis Rabi Ibn Rafi' Chilmi,» dit l'homme avant de lui adresser un coup de sabre qui fut vain.

«-Malheur à toi, prends mon épée qui se trouve sur la selle et frappe-moi- Que ton coup soit audessus des os et en dessous de la tête. C'est à cet endroit que je donnais mes coups. Lorsque tu verras ta mère, dis-lui que tu as tué Douraid Ibn As-Soumma car j'ai défendu un jour trois femmes de ta famille.

Quand il vit sa mère, Rabi lui rapporta avoir tué cet homme et entendit sa mère lui dire: «-Par AllâH, il a affranchi trois femmes de ta famille».

Conséquences et morales:

Nous pouvons déduire les conséquences et morales suivantes:

"1" La confirmation d'un sage principe qui stipule qu'une opinion raisonnable provenannt d'une personne expérimentée est de loin meilleure à la bravoure et à la puissance.

"2" Un des signes de prophétie se révèle lorsque les polythéistes voient les anges, le salut soit sur eux, de leurs propres yeux.

"3" La légitimité d'avoir recours aux espions en temps de guerre pour avoir des nouvelles de l'ennemi et connaître ses intentions.

"4" L'interdition de se vanter de sa propre personne, ou de ses agissements ou de sa force car cette vantardise avait abouti à la défaite des croyants dès le premier combat.

"5" II faudrait se méfier de tout endroit destiné à une bénédiction illégitime car on serait ainsi en train de donner un associé au Seigneur.

"6" La distinction entre les vrais croyants porteurs d'une foi bien ancrée et ceux dont la foi est encore superficielle et qui révèle rapidement son ignorance et son injustice.

"7" La légitimité d'honorer les frères de lait.

"8" La grâce accordée à Oum Soulaym, épouse de Abou Talha, qui avait pris à plusieurs reprises de attitudes dignes d'estime.

"9" L'éloquence et le courage de Dourayd Ibn As-Soumma qui était un polythéiste.

Quelles seraient ses qualités s'il s'était converti!.

 

Quatorzième événement:

Le siège de Taif

Après la défaite des Hawazine et des Thaquif dans les vallées de Hounayn et Awtas, les Thaquif et leurs alliés prirent refuge à Taif où ils rassemblèrent tout ce dont ils avaient besoin. Le Messager d'AllâH, qu'AllâH le bénisse et le salue, et ses fidèles les suivirent et assiégèrent la ville fortifiée de Ta'if. Ils-utilisèrent au cours de cette bataille destinée à prendre la ville d'assaut des catapultes pour lancer des pierres et une voiture blindée de peaux de boeufs, selon le conseil de Salmane Farissi. Et pourtant les musulmans ne purent pas contraindre l'ennemi à capituler. A leur tour, les polythéistes utilisèrent les fils de fer chauffés qu'ils lancèrent sur la voiture blindée. Les hommes en sortirent en toute hâte et reçurent une volée de flèches qui pleuvaient sur eux et causa la mort de plusieurs d'entre eux. Le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue, ordonna de faire en sorte de leur interdire de sortir à leur gré mais en vain. Au cours du siège, plusieurs esclaves se rendirent. Le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue, les affranchit. On en cite Abou Bakr radiya-LlâHou anhoua Nafi Ibn al Hareth Ibn Kalda qui fut surnommé ainsi par le Messager car il est descendu de la forteresse au moyen d'une «Bakra» "BoIbne". Le siège de Ta'if se prolongea. Le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue, convoqua un petit conseil de guerre de l'armée musulmane. Nawfal Ibn Mou'awiya Dou'ali lui conseilla:

«-Messager d'AllâH, ils sont tel un renard caché dans une cavité souterraine. Les prendre d'assaut ne serait possible qu'avec beaucoup de patience; mais laissé seul. Taif ne peut constituer aucune menace». Le Messager donna l'ordre de lever le siège qui dura plus de vingt jours.

Après s'être retiré de Ta if, le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue, arriva à Najrat Rougha' où il ordonna d'exécuter un homme de Bani Laith pour avoir tué un homme de Houzail. Ce fut la première fois que la loi du talion fut mise à exécution en Islam. Sur le chemin de retour, un musulman dit au Messager d'AllâH:

«-O Prophète, maudis le Thaquif.

-«Seigneur, guide les Thaquif dans la Bonne Direction et aide-les», fut la réplique du Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam.

Le siège de Taif coûta aux musulmans la perte de douze hommes: sept Qoraïchites et cinq Ansars dont Abdullah Ibn Abou Bakr radiya-LlâHou anhou As-Siddiq qui fut blessé et rendit l'âme à Médine après la mort du Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue.

Des événements à citer:

II y eut au cours du siège de Ta'if plusieurs événements dont nous citons:

"1" Le Prophète .Salla-LlâHou alayhi wa salam qu'AllâH le bénisse et le salue, dit à Abou Bakr radiya-LlâHou anhou alors que Ta'if était assiégé:

-«J'ai vu en songe qu'on m'a offert un vase rempli de beurre. Un coq donna un coup de bec au vase et fit couler son contenu». Et Abou Bakr radiya-LlâHou anhou d'interpréter ce songe:

«-Je crois que tu n'atteindras pas le but que tu vises». «-Je suis également de ton avis», approuva le Prophète .Salla-LlâHou alayhi wa salam.

"2" Lorsque Ta'if se convertit, les maîtres des esclaves que le Messager avait affranchi, revendiquèrent ces esclaves. Le Prophète .Salla-LlâHou alayhi wa salam qu'AllâH le bénisse et le salue, refusa en disant: «Ce sont les affranchis d'AllâH».

"3" Lorsque le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam, qu'AllâH le bénisse et le salue, assiégea les Thaquif, deux dais lui furent bâtis: un dais pour son épouse Oum Salama, qu'AllâH l'agrée, et l'autre pour une autre. Il faisait ses prières entre les deux dais. Après la conversion des Thaquif, 'Amr Ibn Oumayya Ibn Wahab construit sur l'endroit où le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam faisait ses prières une mosquée, celle connue de nos jours par la mosquée d'Ibn 'Abbas.

Conséquences et morales:

Nous pouvons déduire les conséquences et morales résumées comme suit:

"1" Le Messager d'AllâH, qu'AllâH le bénisse et le salue, exécutait les prescriptions divines avec détermination.

"2" La légitimité de consulter les hommes connus pour leur sagesse sans prendre des décisions personnelles sans délibération.

"3" La légitimité de recourir aux armes les plus sophistiquées et éfficaces en vue de réaliser des actes louables et réprouver le mal aussi longtemps qu'il n'y a point de sédition et que seul le culte du Seigneur unique est en vigueur.

"4" La légitimité d'instaurer des sanctions prescrites au-delà des territoires islamiques et dans une ambiance de paix et de sécurité.

"5" Le Seigneur a répondu à l'appel de son Messager quand il a guidé les Thaquif dans le droit chemin et les a aidés.

"6" La légitimité de raconter les songes à un homme vertueux et la légitimité de l'interpréter.

"7" Les honneurs accordés à Abou Bakr radiya-LlâHou anhou As-Siddiq, qu'AllâH l'agrée, que le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam tenait en grande estime.

 

Quinzième événement.

Le partage du butin de Hounayn

Arrivé à Al-Jou'rana, le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam voulut s'occuper du partage du butin et des captifs détenus à cet endroit. Mais il reçut alors une délégation de Hawazin qui annonça sa conversion et revendiqua leurs biens et leurs prisonniers.

«-Messager d'AllâH», dit leur porte-parole, «nous provenons d'une même origine et d'un même clan.

Vous avez été témoin des calamités qui nous ont frappés alors sois bienfaiteur à notre égard comme le Seigneur l'a été à ton égard».

Zouhayr surnommé Abou Sourd intervint alors:

-Parmi ces captives figurent tes tantes et tes nourrices qui t'ont pris en charge. Si nous avons allaité et nourri Harith Ibn Abou Chamr ou Nomane, on se serait rendu chez eux pour quêter leur pitié et générosité. Toi, O Prophète .Salla-LlâHou alayhi wa salam, tu es la meilleure personne à avoir été prise en charge.«

Le Messager d'AllâH leur donna alors le choix entre leurs femmes et enfants et leurs biens. Ils préférèrent naturellemnet les membres de leur tribu.

«-Les esclaves qui ont été notre part, à moi personnellement ou aux membres de Abdul-Moutalleb, je les libère gratuitement en votre faveur», dit le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam avant d'ajouter:

«Lorsque je présiderai à la prière des gens, dites: «Nous implorons le Messager d'AllâH d'intercéder en notre faveur auprès des musulmans et aux musulmans d'intercéder en notre faveur auprès de lui pour nous remettre nos femmes et enfants. Car je pourrai alors vous aider».

"1" Issu de Bani Sa'd Ibn Bakr où fut allaité le Messager d'AllâH.

Quand il présida la prière des musulmans à midi, les membres de la délégation firent ce qu'il leur avait ordonné de faire. Le Messager, qu'AllâH le bénisse et le salue, déclara alors:«Ce qui a été attribué à moi personnellemut et aux membres de Abdul-Mouttaleb, je le libère gratuitement en votre faveur». Et les Emigrés et Ansars de l'imiter:

«-Nous libérons nos parts du butin en faveur du Messager d'AllâH».

Mais d'autres refusèrent de céder leurs parts du butin: ce fut le cas de Aqra' Ibn Habes et les Tamim, Ouyayna Ibn Hisn, les Fouzara et "Abas Ibn mirdas qui parla en son nom et en celui des Soulaym.

Mais ceux-ci dirent:

«-Ce qui nous appartient revient au Messager d'AllâH». Et Abbas de dire:

«-Vous m'avez déçu» Le Prophète Salla-LlâHou alayhi wa salam proclama alors le décret suivant:

Celui qui refuse de céder sa part des captifs aura pour chaque personne six parts du premier butin qu'on obtiendra. Rendez donc aux gens leurs femmes et enfants».

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